Début 2007

Publié le par @mandin£ & Marlèn£

 

Après deux saisons au sein de la formation Bouygues Telecom, Maryan Hary a rejoint cette saison l'équipe Cofidis pour relancer sa carrière de cycliste professionnel.

Première partie

Pourrais-tu nous faire un résumé de tes deux saisons passées au sein de la formation Bouygues Telecom ?

 Ce fut malheureusement pour moi deux années blanches au point de vue des résultats. En effet, en 2005, j'ai chuté lors de l’avant dernière étape du Dauphiné Libéré avec pour conséquence plusieurs fractures de vertèbres, donc saison terminée. La saison 2006 fut blanche également car une grande partie de l'année fut consacrée à la rééducation afin de me permettre de revenir à niveau. Pour l'avenir, je suis confiant

Lors de la saison 2006, as-tu eu quelques appréhensions ?

Non. Je n'ai jamais eu peur car les sensations revenaient bien et cela m’a aidé pour atténuer les appréhensions que j'aurais pu avoir, même si je dois bien reconnaitre qu'il me reste parfois quelques craintes dans les descentes.  

Ton transfert de chez Bouygues Telecom vers Cofidis, c’est un choix ou une envie de voir autre chose ?

Surtout une envie de voir autre chose et notamment de voir une autre équipe car je pense qu’il faut parfois changer pour pouvoir se relancer au lieu de rester dans le même environnement et de garder ses petites habitudes. Après ces deux dernières années, il était temps pour moi de passer à autre chose.  

Comment vois-tu ton début de saison chez Cofidis ?

Pour 2007, ce sera pour moi vraiment une reprise après ma chute de 2005. Les dirigeants de l’équipe Cofidis me laisse le temps pour que je retrouve mon niveau d'avant. Mon programme de course sera adapté en fonction de mes desideratas et de mes sensations.  

Connais-tu ton programme de début de saison ?

Ma saison commence au Trophée Laigueglia (Italie) ensuite j'enchaine avec un stage et peut-être le Tour du Haut Var. Si tout se passe bien pour moi et que la forme est au rendez-vous, je devrais participer aussi à Paris-Nice. Ensuite, on verra en fonction de mes sensations mais normalement je devrais être présent sur des courses telles que la Flèche Wallonne et Liége-Bastogne-Liége.  

Quel style de courses te convient le mieux ?

Mon style de course reste les courses à étapes difficiles. Je suis un coureur qui aime la chaleur et les courses d’un jour comme celles en Belgique. Ma course préférée reste le Dauphiné Libéré même si je n'en garde pas spécialement un bon souvenir. 

En terme de pourcentage, à quel niveau situes-tu ton potentiel physique à ce jour ?

C’est difficile de l’évaluer ainsi. En plus, on est dans une période de préparation hivernale, donc on ne peut pas comparer. 2006 a été une année où je n’ai pas beaucoup couru, pas autant que je ne l’aurais voulu, du coup j’ai pris un peu de retard par rapport à ça. Par conséquent, c’est difficile d’évaluer et de donner un pourcentage, je ne peux pas comparer non plus ma condition actuelle avec celle que j’avais avant mon accident, il y a plein de choses qui rentrent en ligne de compte. En ce qui concerne mon dos, ce que je peux dire c’est que ça va vraiment mieux et que je pense pouvoir retrouver mon meilleur niveau en cours de saison. 

 

Deuxième partie 

Vous qui venez d’une équipe très populaire médiatiquement, n’avez-vous pas constaté de l’intérieur un décalage entre l’image qu’a l’équipe Cofidis auprès du public et la bonne ambiance qui y règne ?

C’est vrai que de l’extérieur Cofidis n’a pas la réputation d’être une équipe où l’ambiance est bonne, sans pour cela qu’elle soit mauvaise, mais j’ai été content de voir qu’il y a vraiment une très bonne ambiance entre les coureurs. Ca se passe bien, il y a un bon groupe, je suis très content, je me sens bien dans cette équipe. Pour l’instant les stages se passent très bien, et il n’y a pas de raisons que la suite se passe moins bien.  

L’encadrement de Cofidis vous apporte t-il un plus par rapport à votre ancienne équipe ?

Au niveau des structures, Cofidis et Bouygues Telecom où j’étais avant sont des équipes qui font partie du ProTour, ce sont de grosses structures et on  ne peut pas dire que l’une apporte plus que l’autre, ça se vaut dans l’ensemble. Par contre, c’est une autre manière de fonctionner, d’autres habitudes, et dans ce sens là ça me fait du bien de changer un peu d’environnement.   

Vous n’avez plus du tout d’appréhensions sur le vélo ?

L’appréhension après une grosse chute comme ça, on l’a toujours plus ou moins. C’est vrai que dans les descentes il y a toujours un petit quelque chose, mais petit à petit ça s’atténue, ça disparaît, on l’oublie.   

Vous avez changé de région, la Normandie ne vous manque pas trop ?

En fait je ne suis pas normand mais des Pays de Loire. Je me sens très bien là où j’habite, c’est parfait pour pratiquer le cyclisme, tant au niveau des parcours que de la météo évidemment. Je me suis bien adapté.   

Vous qui avez fait de brillantes études supérieures, que diriez-vous à un jeune qui arrête tout pour ne faire que du vélo ?

Je suis toujours surpris quand j’entends des jeunes dire cela, je trouve ça un peu risqué, un peu dangereux. Une carrière de cycliste déjà c’est aléatoire, et tous ceux qui rêvent de passer professionnel n’y arriveront malheureusement peut être pas. C’est mon point de vue, je pense qu’il vaut mieux assurer. Personnellement c’est ce que j’avais voulu faire, d’abord terminer mon cursus scolaire, et j’aurais certainement continué plus longtemps si le vélo n’avait pas marché aussi bien. Avec un DUT, je me suis dit que ce n’était déjà pas mal, que j’avais quand même quelque chose derrière au cas où le vélo s’arrêterait plus vite que prévu. Je pense que c’est important de le voir comme ça, par exemple après une chute comme j’ai eu, même si on est déjà pro ça peut s’arrêter très vite. C’est à chacun de mesurer les risques et de faire son choix.  

Et à l’inverse que diriez-vous à un jeune qui pense que le cyclisme est un sport un peu ringard ?

Sport ringard, je ne pense pas. Le vélo à l’heure actuelle ce n’est pas ringard du tout, il y a beaucoup de recherches, de technologies, tant au niveau de l’aérodynamisme que des matériaux. Nous sommes en plein dans les matériaux composites, on parle beaucoup de rigidité, d’aérodynamisme, ce sont un peu des technologies de pointes que développent les fabricants de cadres et d’autres composants qu’on a sur le vélo, même en ce qui concerne les textiles. Cela n’a rien de ringard, mais on ne peut pas influencer les gens sur leurs goûts. Le cyclisme est un beau sport malgré les affaires et tout ce que l’on entend, il faut persister afin d’arriver à prendre le dessus, ne garder que les points positifs. 

Publié dans Interviews

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