8 juillet 2005 - "Je remarche déjà et les médecins sont favorablement surpris. Ca donne du tonus."

Publié le par @mandin£ & Marlèn£

Le 11 juin dernier, le Sarthois Maryan Hary (Bouygues Telecom) avait loudement chuté dans la sixième étape du Critérium du Dauphiné-Libéré. Evacué vers l'hôpital de Sallanches, on lui avait décelé une fracture d'une vertèbre avec pincement. Après plusieurs semaines de convalescence au CHU de Bordeaux, le coureur est rentré chez lui hier.


Maryan, comment allez-vous depuis votre chute dans le Dauphiné ?
"Ca va de mieux en mieux. J'ai quitté le CHU de Bordeaux hier pour renter chez moi dans l'après-midi. A la fin du mois, j'irai à
Cap Breton, où je commencerai la rééducation. J'avais fait des demandes dans d'autres centres de rééducation fonctionnelle mais, avec les vacances, il n'y a pas de places. A la maison, je vais faire des séances avec des kinés. J'ai un corset 3 points, qui maintient les lombaires. Il est maintenu par des scratchs et je peux marcher, sans trop de soucis, même si je sens la fatigue arriver assez vite. Les courbatures aussi, mais bon j'ai déja repris des muscles, car quand j'étais alité, j'avais tout perdu."
Les spécialistes se prononcent-ils quant aux délais ?
"Non, je serai à Cap Breton au mois un mois, c'est certain. Je pense que le délais est assez difficile à déterminer."
Quelle est aujourd'hui votre plus grande hâte ?
"De pouvoir me déplacer normalement à travers la maison, comme avant, et puis que le matériel que j'ai dans le dos soit enlevé. Il n'y a que là que je pourrai remonter sur un vélo et rouler à l'extérieur."
Avez-vous eu des périodes de blues ?
"Oui, bien sûr. Aujourd'hui l'évolution est bonne. Les médecins m'avaient dit trois mois pour remarcher, je remarche déjà. Ca donne du tonus, et je peux m'asseoir aussi, les médecins sont favorablement surpris."
Dans ces cas-là, est-ce qu'on reçoit beaucoup de messages de coureurs d'autres équipes ?
"Avant ça, je voudrais dire que j'ai été favorablement surpris des marques d'estime des dirigeants de l'entreprise Bouygues Telecom. De la direction sportive de l'équipe, mis à part Christophe Faudot et Christian Guiberteau, j'ai été déçu. Enfin de la part des coureurs de l'équipe, 50 % ont été supers. Pour les autres équipes, oui on reçoit des messages d'encouragements de coureurs, et même de dirigeants d'équipes, ça fait plaisir."
On imagine que vous avez hâte de remonter sur un vélo, même d'appartement ?
"Oui, après la rééducation, ça doit être possible. D'abord du vélo d'appartement, puis du vélo sur home-trainer, et enfin du vélo, sans corset, à l'extérieur, sur les routes que je connais."
Vous souvenez-vous de l'accident ?
"Oui, en ce qui concerne l'approche. Je ne me souviens pas du choc dans le mur, mais l'approche oui. Il y avait un virage à gauche, j'avais une bonne trajectoire, la roue arrière est partie, je ne sais pourquoi, ça m'a déséquilibré et tout de suite après le virage à droite, j'ai freiné mais pas possible d'éviter le mur. Je dirais que j'étais à 40-50 à l'heure, pas plus."
Après coup, on relativise plus le métier de coureur ?
"Complètement. J'ai eu des moments d'abattement, où je me posais des questions, savoir si je devais remonter sur un vélo, faire autant de sacrifices pour passer si près de la catastrophe. Aujourd'hui, ça repart. C'est ma plus grosse gamelle, je n'avais qu'une fracture de la clavicule, rien en somme. J'ai un contrat qui va jusque fin 2006, ça tranquilise aussi."
Le Tour de France, ça occupe les après-midi ?
"Oui, bien sûr. J'ai eu un pincement au coeur au départ. Je pense que je méritais d'en être mais bon, c'est bien moindre que l'an dernier quand je suis arrivé hors-délais, chez moi, dans la Sarthe. Là c'était autre chose. Il y a eu cette chute, mais je suis déja bien content d'être debout sur mes deux jambes."
Le Tour, justement, comment voyez-vous l'équipe sur les étapes à venir ?
"On arrive dans l'Est, chez Thomas Voeckler. Je le vois bien faire un numéro. Il aura à coeur de reprendre le Maillot à Pois, le type d'étape qui arrive est bien pour lui. En ce qui concerne la gagne au général, sur ce que j'ai vu au Dauphiné, et là sur le début du Tour, les Discovery Channel sont intouchables. Je vois mal les autres aller les chercher. Vinokourov a montré au Ventoux et hier qu'il est bien, attentif, attaquant, audacieux. Le seul problème concerne son équipe, elle semble concentrée sur Jan Ullrich et ça ne peut pas aider Vino."

Publié dans Interviews

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